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Quel prix pour le dégroupage total ?Dimanche 19 juin 2005 @ 17:27:05 | Auteur: gillouLe dégroupage total, oui, mais à quel prix ? La consultation publique menée par l'Autorité de régulation des communications électroniques et des postes (Arcep) sur les méthodes de valorisation de la boucle locale de cuivre donne lieu à une véritable guerre froide entre France Télécom et les opérateurs alternatifs, par expertises économiques interposées. Car l'enjeu est de taille.
Avec quelque 152.000 lignes dégroupées au 4 avril 2005 (source : Tableau de bord du dégroupage, Arcep), "le dégroupage total est un échec, déplore l'Aforst (Association française des opérateurs de réseaux et services télécoms). Sans intervention rapide du régulateur, il faudra encore attendre deux ans pour pouvoir investir massivement dans le dégroupage total, qui seul permet la concurrence la plus complète et la plus aboutie en permettant aux opérateurs alternatifs de maîtriser de bout en bout la chaîne technique, donc de favoriser l'innovation et la qualité de service. Or, il relève de la responsabilité du régulateur d'assurer une concurrence effective sur les offres de services d'accès." Voilà l'Arcep prévenue.
Un effort encore insuffisant, estiment les opérateurs alternatifs. "La décision de France Télécom de baisser à 9,5 euros le tarif récurrent de la location de la paire de cuivre parallèlement à l'augmentation du tarif de son abonnement ne suffit pas à supprimer cet effet de ciseaux en ne ménageant pas un écart suffisant entre les deux tarifs", selon une étude réalisée par le cabinet Progressus Corporation pour le compte de l'Aforst. "La méthode de calcul utilisée conduit à surévaluer d'un facteur trois la réalité des investissements de l'opérateur historique dans la boucle locale, en rémunérant un investissement de plus de 1,2 milliard d'euros par an, alors que France Télécom n'investit dans sa boucle locale qu'environ 300 à 400 millions par an", poursuit l'argumentation du cabinet d'études.
Une conclusion à laquelle France Télécom n'adhère évidemment pas. "C'est le niveau de prix de l'accès totalement dégroupé à la paire de cuivre, et non les méthodes de coût pour elles-mêmes, qui est l'enjeu véritable de la consultation", indique un porte-parole du groupe. Dans sa réponse à la consultation de l'Arcep, l'opérateur historique souligne que le prix du dégroupage total en France est sensiblement plus bas que dans les autres grands pays d'Europe. "La comparaison des prix sur quinze pays de l'Union européenne fait apparaître que seuls le Danemark, l'Italie et la Grèce ont des prix inférieurs à celui de la France de 9,50 euros."
Par ailleurs, l'opérateur historique réfute l'argument de l'Aforst selon lequel la boucle locale est le seul réseau de diffusion du haut débit dans les foyers, à horizon prévisible. "Le développement d'autres infrastructures est déjà en cours, prévoyant l'importance du WiMax ou des mobiles dès 2006 et à cinq ans de la fibre optique. Quant au câble, longtemps objet d'un grand scepticisme en France en raison de son passé, ses 8 millions de prises intéressent à nouveau plusieurs opérateurs majeurs, comme en témoignent à l'heure actuelle des mouvements de rachats et de concentrations qui ne peuvent se justifier que si leurs acteurs ont l'ambition de fournir des offres triple play en concurrence directe avec les services supportés par des techniques xDSL. Fixer un prix trop bas pour le dégroupage risque de décourager l'émergence de ces alternatives d'accès au client final", conclut France Télécom dans sa contribution à la consultation publique.
Source: Le journal du net |
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