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Alcatel cède sa filiale de distributionJeudi 17 janvier 2002 @ 18:31:29 | Auteur: maxLe groupe français Alcatel a annoncé, mardi 15 janvier, la cession de ses activités de distribution aux entreprises au fonds d'investissement américain Platinum Equity. A l'issue de cet accord - dont les termes n'ont pas encore été divulgués - qui devrait être finalisé fin février, 6 500 salariés européens d'Alcatel changeront d'employeur. L'information a été communiquée aux représentants des 2 800 employés français lors d'un comité central d'entreprise qui s'est tenu mardi matin à Colombes (Hauts-de-Seine). Cette cession était attendue mais l'identité du repreneur restait en suspens. Le groupe français avait dévoilé son intention de se délester de cette activité au printemps 2001 et avait préparé le terrain en la filialisant. Restait à trouver le repreneur. Ces dernières semaines, deux noms circulaient, celui de Cegelec d'une part et celui de Platinum Equity d'autre part. Finalement, l'affaire s'est conclue avec le fonds d'investissement américain, qui s'est spécialisé dans l'acquisition de sociétés technologiques. Olivier Houssin, président des activités e-business d'Alcatel, justifie l'opération : "Cela permet à Alcatel de se focaliser sur son c?ur de métier, c'est-à-dire la recherche et développement ainsi que le marketing. De plus, cette opération se traduira par une amélioration de notre couverture géographique, mais également par une baisse des coûts." La réduction des coûts est une priorité au moment où le groupe français, confronté à un ralentissement du marché, se concentre sur la restauration de ses marges. Selon M. Houssin, "l'activité de distribution aux entreprises a réalisé pour l'exercice 2001 un chiffre d'affaires de 1,5 milliard d'euros et est proche de l'équilibre opérationnel". Le repreneur, s'il n'est pas très connu en Europe, fait preuve d'un solide appétit. Depuis sa création, en 1995, par Tom Gores, à Los Angeles, ce fonds d'investissement revendique une trentaine d'acquisitions. Le portefeuille combiné de ces différentes entités correspond à un périmètre d'environ 15 000 employés et à un chiffre d'affaires de 2,5 milliards de dollars (2,8 milliards d'euros). Toutefois, Platinum Equity, société non cotée, ne publie pas d'informations financières détaillées. A priori, Tom Gores s'intéresse aux entreprises qui génèrent des revenus récurrents par le biais d'une base de clientèle établie. Dans ce contexte, son fonds d'investissement a jeté son dévolu successivement sur une filiale de la société britannique Racal Electronics, puis sur une activité de Williams Communication, et les a combinées pour créer NextiraOne, une entité qui accompagne les entreprises américaines dans la conception, la réalisation et la maintenance de leurs réseaux de voix et de données. Selon Forbes Magazine, les effectifs de NextiraOne sont passés de 6 500 à 5 500 salariés pour renouer avec les bénéfices. Avec l'acquisition de la filiale d'Alcatel, Platinum compte étendre les activités de NextiraOne en Europe, et, à l'inverse, s'est engagée à distribuer les produits d'Alcatel sur le continent américain. "Nous avons accordé énormément de prix au choix du repreneur, c'est un industriel, pas un simple financier", souligne M. Houssin, qui précise "qu'il n'y a pas de restructuration prévue car il n'y a pas de recouvrement géographique entre les deux pôles". Les salariés sont plus circonspects. Ils ont été échaudés par l'expérience des 630 anciens salariés d'Alcatel Réseaux d'entreprise, qui avaient été repris par la société Marine Consulting en 1998 et qui s'interrogent maintenant sur leur avenir alors que l'entreprise a déposé le bilan. Au-delà de la cession de l'activité de distribution, le sort de l'usine de Brest (Finistère), seule unité de fabrication du pôle entreprises d'Alcatel, est également en suspens. Le groupe français a évoqué une possible cession. "Aucune décision n'a été prise. Nous devons étudier le dossier avec prudence et sérénité, car, sur ce marché, il y a des facteurs de croissance liés au développement des logiciels applicatifs et des facteurs de décroissance structurelle liés aux équipements de téléphonie traditionnels", affirme M. Houssin. Là encore, tout dépendra de l'offre d'un éventuel repreneur. |
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